A
l’origine, ce mot très ancien d’origine saxonne, désigne le
jour du solstice d’hiver, le 21 décembre. Par analogie, et
en transposant l’hiver austral de juin à septembre, «Midwinter’s
day» indique maintenant le 21 juin. Cette fête tire son
origine – d’où son nom – de la très britannique «National
Antarctic Expedition», commandée par le lieutenant Robert
Falcon Scott, lors de son premier hivernage de l’année 1902.
Pour égayer la monotonie du long hiver, l’un des officiers,
Ernest Shackleton, eut l’idée et l’ingéniosité de réaliser,
distribuer et diffuser un journal mensuel sous le titre
South Polar Times relatant les menus événements du mois, et
contenant en outre toutes sortes d’histoires réelles ou
imaginaires, de dessins et de jeux. C’est à ce titre qu’une
petite fête fut organisée le 21 juin pour célébrer le
passage à la deuxième moitié de l’hiver, et le tout début du
renouveau.
Cette initiative, connue peu à peu et très appréciée, s’est
généralisée progressivement à toutes les expéditions
présentes dans l’Antarctique, donnant lieu à des repas de
fête costumés, des pastiches, des sketches, des échanges de
vœux avec les autres expéditions et avec l’extérieur. La «Mid
», comme on l’appelle, est aussi un trait d’union entre les
bases. Les hivernants ont tous échangé des messages avec les
bases polaires du continent.
En terre Adélie, la Midwinter est le fruit d’un travail
collectif très important au cœur de l’hiver austral. Chacun
dévoile ses talents cachés et découvre ses camarades
d’hivernage sous un autre angle. La fête, qui dure en fait
plusieurs jours, commence généralement avec l’élection du
11TA, qui remplace le dista (chef de district de Terre
Adélie) pendant la durée des festivités. Il y a ensuite
l’élection de Miss TA, et le feu de la Saint-Jean clotûre en
général cette grande fête polaire.
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