La Terre Adélie :
> Présentation
> Histoire
> Carnet de voyage
La base Dumont d'Urville :
> Présentation
> Visite
> La base Marret
Environnement :
> Faune
> Protection
Les missions polaires :
> Vous aussi hivernez !
> La mid-winter
Informations sur le site :
> Pourquoi ce site ?
> Copyright
 

 

>> L'histoire de la Terre Adélie <<

 

L’historique qui suit, a été reconstituée à l’aide de plusieurs ouvrages dont « Paul-Emile Victor et la France de l’Antarctique », « Le Pourquoi-Pas ? en Antarctique », « Le Français au pôle sud », « Le journal d’A.-F. Liotard » et « Blizzard » (voir la bibliographie). Des connaissances personnelles ont également été apportées pour la réalisation de cette page.

 
Nombreux sont les explorateurs qui vont se succéder et renforcer les connaissances des contrées de l’extrême sud : Julien Crozet, Marion Dufresne, James Cook, Kerguelen de Trémarec… Certains tenteront même, avec plus ou moins de succès, d’atteindre le pôle Sud : Scott, Amundsen…
Mais les cartes de ces régions vont rester encore vierges pendant de longues années. En France, la reprise de la guerre contre l’Angleterre pendant la guerre d’indépendance américaine, puis la Révolution, vont écarter les voyages de découverte des priorités  politiques. Les grands voyages dans le Pacifique reprennent cependant peu après la révolution française sous Louis-Philippe. Le roi des français accepte le principe d’une expédition polaire dont il confie le commandement à Jules Sébastien César Dumont d’Urville.
En septembre 1837, celui-ci quitte Toulon avec une expédition de deux navires : l’Astrolabe et la Zélée. Le 26 janvier 1840, il débarque et donne à la terre sur laquelle il vient de poser le pied le prénom de sa femme Adèle, les petits manchots noir et blancs porteront aussi le nom de Manchot Adélie, ainsi que le phoque de Dumont d’Urville qui s’appelle aujourd’hui le Phoque crabier. Le 8 mai 1842, peu après son retour, il meurt avec son épouse dans un accident de chemin de fer.
 

L'Astrolabe
L'Astrolabe. Dessin anonyme à l'encre.

 
Après cette expédition réussie de Dumont d’Urville, aucun français ne va remettre les pieds en Terre Adélie. Jean-Baptiste Charcot décide de mettre à profit son héritage après la mort de son père, pour entamer plusieurs expéditions dans les mers polaires. Il décide de tenter un hivernage sur un navire en péninsule Antarctique, dont le but est le progrès des connaissances sur cette partie du globe.
Le 15 août 1903, le navire le Français conçu pour la navigation polaire quitte Le Havre acclamé par près de 20 000 personnes. L’hivernage du Français à l’Île de Wandel est un succès, et Charcot rentre en France en juin 1905.
Fort de ce premier succès, Charcot lance sa seconde expédition à bord du Pourquoi pas ? avec un hivernage à Port-Circoncision, sur l’île de Petermann. Il sera de retour en France en juin 1910 et cette seconde expédition donnera lieu à la publication de 28 volumes de travaux scientifiques.
 

Par un décret du 27 mars 1924, la France réaffirme sa souveraineté sur la Terre Adélie.

En 1932-1933, Charcot joue un rôle déterminant à l’occasion de la deuxième année polaire internationale, où il est en effet chargé d’installer et de récupérer la station française en Arctique. En 1934, il y dépose les membres d’une mission ethnographique dirigée alors par un jeune inconnu du nom de Paul-Emile Victor. Le 16 septembre 1936, un jour après avoir quitté Reykjavik, le Pourquoi pas ? pris dans une tempête sombre, le naufrage fait 17 disparus et 23 morts parmi lesquels figure le Commandant Charcot il avait 69 ans. Des funérailles nationales lui sont rendues le 12 octobre, il sera enterré à Paris au cimetière Montmartre.

Jean-Baptiste Charcot
Jean-Baptiste Charcot - Photo : Semnoz
Musée Océanographique de Monaco.
GNU Free Documentation License

 
Après une interminable négociation avec l’Australie, les contours de la Terre adélie sont fixés par un décret du 1er avril 1938.

En 1946, trois jeunes alpinistes, Jacques-André Martin, Robert Pommier et Yves Vallette, traversent à ski une partie du Spitsberg au Groenland. Au retour de leur expédition, ils lisent en Norvège, un article contestant les droits de la France sur la Terre Adélie découverte par Jules Dumont d’Urville en 1840. Manquant de moyens, ils firent appel à Paul-Emile Victor, dont la notoriété était déjà grande en raison de son passé polaire au Groenland. C’est grâce à son intervention, qui conduisit à la création des Expéditions Polaires Françaises-Missions Paul-Emile Victor, que pu être monté cette expédition. Fin 1946, une réunion est organisée au cours de laquelle chacun expose ses projets : Paul-Emile Victor ira dans l’Arctique, les « trois du Spitsberg » en Terre Adélie.

Le 28 février 1947, sur proposition du ministre de l’économie André Philip, le conseil des Ministres confie à Paul-Emile Victor la direction de deux expéditions polaires (Arctique et Antarctique). Celui-ci délèguera ses pouvoirs à André-Frank Liotard pour la mission en Terre Adélie.

Le 27 juillet 1947, l’assemblée nationale, vote les crédits nécessaires, sous la forme d’une subvention aux Expéditions Polaires Françaises. Mais un problème de taille se pose, puisque depuis la disparition du Pourquoi pas ?, la France n’a plus de navire polaire. Un ancien navire de guerre est rebaptisé Commandant Charcot par décision du Ministère des Travaux Publics le 20 avril 1948. Celui-ci quitte Brest le 26 novembre 1948 sous le commandement du capitaine Max Douguet qui était second à bord du Pourquoi pas ? et arrive à Hobart le 25 janvier 1949.

Le 22 février 1949, le navire est pris dans un pack épais, le commandant du navire et Liotard, décide alors de renoncer, le Commandant Charcot est de nouveau à Hobart le 20 mars 1949, puis à Brest le 11 juin.

Le 20 septembre 1949, le navire quitte Brest pour la seconde fois. Au cours du trajet vers Hobart, J.-A. Martin décède d’une rupture d’anévrisme. Ses camarades décident qu’ils donneront son nom à la base qu’ils espèrent installer. Le 1er décembre, 28 chiens sont embarqués à Melbourne et le 21 décembre, le navire se dirige vers le sud.

Un mois plus tard, le 20 janvier 1950 et 110 ans après Jules Dumont d’Urville, des hommes mettent de nouveau le pied en Terre Adélie.
 
Le 8 février 1950 à 8h, le Commandant Charcot quitte Port-Martin, laissant derrière lui 11 hommes, 28 chiens et 250 tonnes de matériel. La base de Port-Martin est alors montée et ce premier hivernage sous la direction d’André-Franck Liotard est un succès avec de nombreuses études scientifiques réalisées, ainsi que la découverte le 16 octobre de la colonie de Manchots empereurs de Pointe Géologie. Le navire de relève arrive le 10 janvier 1951, les anciens repartent en Métropole, alors que ce prépare à Port-Martin le second hivernage avec 17 hommes sous la direction de Michel Barré.

Waesel
Les waesels étaient utilisés pour des raids sur la banquise et le continent lors des premières expéditions polaires françaises.
© Samuel Blanc

 
La Marine ne souhaitant plus continuer sa collaboration avec les Expéditions polaires françaises le Commandant Charcot est désarmé et vendu. Paul-Emile Victor trouve un autre navire le Tottan. Celui-ci arrive à Port-Martin à la mi-janvier 1952 pour la seconde relève, mais pendant l’escale, dans la nuit du 23 au 24, un incendie attisé par un vent violent détruit entièrement la base. Les hivernants du troisième hivernage n’ont d’autre choix que de rentrer, l’équipe de Mario Marret décident de rester quand même et d’installer, comme cela était prévu initialement, sa base sur l’Île des Pétrels dans l’archipel de Pointe Géologie à 60kms de Port-Martin. Une cabane prévue pour quatre personnes va héberger une année durant sept hommes sous la direction de Mario Marret qui avait déjà hiverné à Port-Martin. C’est au cours de cette année que les premières études sur le Manchot empereur vont être menées.
 
Le 14 janvier 1953, les sept hivernants rentrent en France sur le Tottan, la base Marret est alors fermée faute de crédits pour continuer les expéditions.

Les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) sont créées par la loi du 5 août 1955, Paul-Emile Victor sera nommé membre du Conseil consultatif.

Le 1er janvier 1956, le  brise-glace Norsel débarque en 4 rotations près de 2 000 tonnes de matériel sur l’Île des Pétrels dans le but de construire la nouvelle base baptisée Dumont d’Urville afin de pouvoir l’utiliser le temps de la troisième année géophysique internationale. Celle-ci se trouve à quelques mètres de la base Marret en raison de la proximité de la colonie de Manchots empereurs et parce que le climat y est moins froid et moins venté qu’à Port-Martin. C’est également la première fois que Paul-Emile Victor se rend en Antarctique.
1957-1958, c’est la troisième année géophysique internationale qui aboutira le 1er décembre 1959 au Traité de Washington (ou Traité de l’Antarctique). Celui-ci règle les questions de souveraineté en Antarctique et définit le mode de gestion de ce continent.
Devant cette dynamique, le Général de Gaulle souhaite pérenniser l’implantation de la France en Terre Adélie, le 4 juillet 1958, le gouvernement français admet le principe de la continuation des expéditions polaires en Terre Adélie et en 1959 décide de continuer les activités de recherche scientifique en Terre Adélie. Il ne s’agit plus d’organiser des missions ponctuelles, mais de réfléchir à une présence dans la durée.
1er juin 1972 : signature à Londres de la Convention pour la protection des phoques de l’Antarctique.

Le 20 mai 1980, la Convention sur la conservation de la flore et de la faune en Antarctique (CCAMLR) est signée. Cet accord a pour objectif de mieux connaître les ressources de l’écosystème Antarctique.

1980 : les travaux de la construction de la piste aérienne commencent. Plusieurs petites îles sont dynamitées dans le but de n’en faire qu’une et d’obtenir une piste d’1km de long pour y poser des avions.

Le 4 octobre 1991, le Protocole de Madrid relatif à la protection de l’environnement en Antarctique est signé venant ainsi compléter le Traité de l’Antarctique qui n’évoque pas à l’époque les questions relatives à l’économie et l’environnement.

1992 : création de l’Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaire (IFRTP), dont le siège sera à Brest.

1993 : accord franco-italien sur le projet Concordia.

Dans la nuit du 26 au 27 janvier 1994, une tempête fait rage faisant ainsi se détacher un front du glacier de l’Astrolabe, créant une vague énorme qui endommage la piste. Devant la colère de nombreux pays et organisations engendrée par la construction de cette piste mais également les problèmes techniques et financiers, le gouvernement fermera l’aérodrome par arrêté ministériel le 15 juin 1996.

1994 : la Convention baleinière internationale crée un sanctuaire en Antarctique où toute chasse à la baleine est interdite pendant 10 ans. Cette mesure a été renouvelée en 2004 pour la même durée.

Le 7 mars 1995, Paul-Emile Victor décède à Bora Bora.

Le 8 février 1998, un accident d’hélicoptère fait trois morts sur la base Dumont d’Urville.

2002 : l’IFRTP est rebaptisé Institut Polaire français Paul-Emile Victor (IPEV).

2005 : premier hivernage à la station permanente franco-italienne Concordia sur le plateau Antarctique.

2006 : 50ème anniversaire de la base Dumont d’Urville.

2007/2008 : 4ème année polaire internationale.
 
Multimédia :
> Galeries de photos
> Ambiances sonores
> Séquences vidéos
> Documents historiques
> Médias
> A télécharger
Documentation :
> L'Astrolabe, le navire
> Bibliographie polaire
> Citations
> Les années polaires
> Lexique polaire
> Liens
Météo, banquise et autre :
> Les aurores australes
> Le vent catabatique
> Météo et climat
> La banquise
> Les rythmes du soleil
Saisissez ici un terme que vous recherchez sur le site :    

© www.dumont-durville.ift.fr / 2005-2014
© www.horizonspartages.fr

Les textes, photos, sons et vidéos de ce site, sauf mention contraire, appartiennent à leur auteur Samuel Blanc, et sont protégés par les lois internationales sur le copyright. Merci de me contacter pour toute utilisation.